Bouygues Telecom et SFR : concurrents ou partenaires économiques ? Un peu des deux semble-t-il. Si les deux opérateurs mobile et internet ont bien des offres distinctes, les réseaux mobiles sont en partie mutualisés. L’objectif pour eux est d’économiser sur les infrastructures, pour mieux étendre leurs couvertures réseaux respectives. Alors qu’un accord encadre déjà les partages sur les réseaux 2G/3G/4G, un nouvel avenant vient d’ajouter la 5G aux réseaux mutualisés de SFR et Bouygues Telecom.
Un accord de 20 ans est en cours, la 5G se mêle à la partie
C’est l’Arcep qui révèle l’information après avoir approuvé le déploiement du réseau 5G commun. Ce dernier doit permettre à Bouygues Telecom et SFR d’utiliser des sites et infrastructures identiques pour leurs antennes 5G. Ceci s’inscrit dans le cadre d’un accord déjà en cours depuis 2014.
Depuis la création de l’accord, les opérateurs mobiles SFR et Bouygues Telecom ont déjà mis en commun une partie de leurs réseaux. Cela ne concerne toutefois pas l’ensemble du territoire métropolitain. Jusqu’ici, les réseaux 2G/3G/4G étaient concernés. Des avenants avaient déjà précisé les modalités entre-temps. Désormais, les opérateurs téléphoniques adaptent cet accord, valable 20 ans (donc jusqu’en 2034) en y intégrant la 5G.
L’Arcep précise que cet accord ne comprend pas de mutualisation de fréquences. Par ailleurs, l’ouverture de nouveaux sites est attendue. Ces sites 5G seront donc partagés entre le réseau 5G Bouygues Telecom et celui de SFR, sans que les deux ne fusionnent en une seule couverture réseau.
Beaucoup d’éléments en commun entre Bouygues et SFR, mais pas les fréquences
Contrairement à ce que pourrait laisser croire l’appellation « réseau 5G commun » (ou mutuel), il ne s’agit pas à proprement parler d’un réseau unique. En réalité, les deux couvertures réseau de Bouygues Telecom et SFR continuent de coexister. Simplement, elles passent par les mêmes sites (qui doivent être agréés par l’Arcep avant ouverture), les mêmes infrastructures et parfois les mêmes antennes. La séparation reste donc possible à tout instant.
C’est donc le schéma au centre sur l’illustration ci-dessus qui illustre le mode de fonctionnement du réseau 5G commun. Le cas de figure de l’itinérance était partiellement utilisé par SFR et Bouygues Telecom jusqu’en 2018 (les utilisateurs d’un réseau transitent par l’autre si le leur est absent). Mais, suite à un avis de l’Arcep rendu en 2016, ils ont été invités à ne pas pérenniser le recours à l’itinérance, qui risquait de rendre un opérateur dépendant de l’autre ; mais aussi de ne pas inciter au développement des réseaux.
Comme indiqué précédemment, le partage de fréquence n’est pas non plus envisagé pour ce réseau 5G commun. En d’autres termes, les abonnés qui possèdent un forfait mobile SFR ou Bouygues Telecom ne sont pas connectés via les mêmes ondes. Pour autant, les points de connexion des deux réseaux peuvent parfois se situer exactement aux mêmes emplacements.
En quoi consiste le réseau 5G commun de SFR et Bouygues Telecom ?
- Les deux opérateurs peuvent s’installer sur les mêmes sites.
- Ils partagent aussi certaines infrastructures ou installer leurs antennes.
- Même les antennes et des dispositifs électroniques peuvent être mutualisés (ce que l’Arcep appelle un « partage d’installations actives »).
- Les fréquences restent distinctes, ce n’est donc pas une fusion totale des réseaux 5G.
- Les abonnés ne profitent pas non plus d’une itinérance entre les deux réseaux.
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